Après l’abandon de la pêche à la morue (on l’appelle aussi cabillaud). Le nom « morue » vient du breton mor (mer) et du vieux français luz (brochet). Cabillaud est une déformation du mot bacalao, qui veut dire morue en espagnol.
Morue ou Cabillaud, les 2 voici l’explication pour ces deux mots, la morue est salée et séchée et le cabillaud est le poisson frais.
à Terre-Neuve, La pêche en Islande a été une activité importante pour la ville de Paimpol et les communes limitrophes pendant plusieurs décennies de 1852 à 1935 avec son apogée en 1895.
Les bateaux armés par les armateurs paimpolais étaient construits sur place au sein de différents chantiers navals. Les pêcheurs partaient en mer pendant six mois environ, le départ à Islande donnait lieu à des fêtes, dont le pardon des islandais, les femmes restaient ensuite à quai pour regarder les hommes qui partaient en février, mars avec l’angoisse de ne pas les voir revenir, les pêcheurs suivaient le poisson tout autour de l’île d’Islande. La pêche se faisait à bord des bateaux mais surtout à bord des Doris, des embarcations à fond plat en bois, de 5 à 6 mètres de long.
Le voyage jusqu’à Islande dure 12/15 jours, arrivés sur place, la pêche proprement dite commence. La moitiè de l’équipage pêche avec lignes en chanvre lestées de plomb, face au vent ce qui n’aide pas à la pêche. La morue est préparée directement sur le pont par l’autre moitié de l’équipage.
La préparation du poisson consiste à étêter la morue puis à l’éviscérer en gardant le foie qui sert pour le prélèvement de l’huile de foie de morue, Beurk !!! ensuite on retire l’arête centrale, les nageoires, puis on procède au salage dans de gros barils en pressant fortement la morue dans la saumure pour la conserver de l’air ce qui ferait rancir la chair qui devient de ce fait impropre à la consommation.
Après la durée de pêche et le remplissage des barils, le bateau repart ver la Bretagne avec sa cargaison.
Cette pêche dangereuse due aux conditions météo du Grand Nord et Islande et à l’état de la mer a engendré de lourdes pertes humaines chez les marins paimpolais. Pendant toute la durée des campagnes de pêche en Islande, beaucoup de paimpolais ont péri en mer, environ 2000 morts au total. Les causes de décès étaient multiples, allant des dangers liés à la mer, au manque d’hygiène et à la malnutrition, exacerbés par la consommation d’alcool, de plus les pêcheurs ne sont pas tous marins professionnels, cependant malgré tous ces dangers, l’appât du salaire meilleur pour la pêche que le salaire des ouvriers agricoles attire les paysans de Bretagne.
Les épouses, filles et mères aident aussi à la préparation de la campagne de pêche. Les femmes restaient à terre et devaient survivrre seules avec les enfants pendant les 6 mois de pêche attendant le retour du marin, s’il survivait à toutes ces conditions désastreuses. Malgré les risques encourus, les armateurs s’enrichissaient grâce à cette activité.
En effet, la grande pêche est une période importante de l’histoire maritime de Paimpol et sa région, où les marins partaient en mer pour pêcher la morue dans les eaux froides de Terre-Neuve et d’Islande. Cette activité a été à l’origine de nombreuses tragédies en mer, avec des naufrages et des disparitions de marins. Les familles de ces derniers ont ainsi créé des mémoriaux pour honorer la mémoire de leurs proches disparus en mer. Aujourd’hui encore, ces sites de mémoire sont des lieux de recueillement pour les familles et les visiteurs.
Le mur des disparus du cimetière de Ploubazlanec témoigne donc de la douleur et de l’absence que ressentent les familles des marins disparus en mer, notamment lors des campagnes de pêche à la morue en Terre-Neuve et en Islande dans les mers glacés du Grand Nord.
Un autre lieu de dévotion extrêmement important sur la commune de Ploubazlanec est la chapelle de Perros-Hamon due à son importance mémorielle forte de la piété des bretons pendant la période des « Terre-Neuvas ». Pierre Loti l’appellent lui-même la Chapelle des naufragés.
Il est fascinant de voir comment la religion et la spiritualité ont joué un rôle important dans la vie des marins et de leurs familles, offrant un réconfort et un espoir dans des moments de grande difficulté.
Les objets votifs, tels que les maquettes de navires et les ex-voto, offerts en remerciement à la Vierge, témoignent également de la profondeur de la foi et de la gratitude envers ce qui est considéré comme un miracle ou une intervention divine. La Vierge vénérée de Perros Hamon sera le soutien des familles de marin et des marins eux-même qui sur les goelettes prieront pour leur salut et pour un retour sain et sauf au Pays.
Le déclin de la pêche en Islande a commencé à partir de la Première Guerre mondiale et s’est terminée en 1935 avec le départ de la dernière goélette cette année-là. Depuis lors, le port de Paimpol s’est orienté vers d’autres activités, telles que la pêche et la plaisance et les chantiers navals.
En France, la morue salée est souvent présentée en brandade : de la morue, des pommes de terre, de l’huile et de l’ail.
Chez nous, ma maman, en faisait une « gibelotten », un plat revigorant composé de morue (les joues ou la langue), pommes de terre et sauce blanche, un très bon souvenir d’enfance.
Le grand pays de la morue est le Portugal, ce accras de morue.
On trouve de la morue en poissonnerie, grande surface et parfois sur les marchés de notre région.
I